carnets de voyage (suite)

Publié le par danielle

en mars, nous avons présenté deux "carnets de voyage"

 

    "Asylniv, pirate intergalactique   

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 Extrait

 

 

 Dans ma musette j’ai des herbes et des racines mais pas encore tout ce qu’il me faut pour rentrer chez moi. Il est encore bien tôt…Je suis sûr que je pourrais vivre ici. J’étais bien naïf quand je suis arrivé. Je croyais que ma planète était la plus belle du monde et ma mémé la plus savante de l’univers. Bon, elle est bien gentille, mais chez vous c’est autrement plus excitant. Réussir ! J’aime ce mot. Je veux réussir. Pas réussir à faire quelque chose, juste réussir. Pas réussir à comprendre, juste réussir. Devenir riche et célèbre. Je vous pardonne bien volontiers de penser que nous sommes tous pareils chez nous. Moi-même , à présent que je suis loin, j’ai ce sentiment…Ici je vais changer, me transformer.. Je vais travailler dur … je serai pareil à vous… Et plus je serai pareil à vous et plus on parlera de moi…

(Il enlève son foulard  de pirate et le remplace par le  haut de forme ou un chapeau melon. Il remplace sa musette par un attaché case.)

 Voilà. C’est un début. 

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Si je vends deux fois plus cher

 

 

Je fais des bénéfices

 Si tu me gênes je te pousse

Moi d’abord

 Si je trouve avant tout le monde

Je deviens encore plus riche

 Si tu  me gênes je te pousse

Moi d’abord

 

 

Si  tu travailles pour moi

Fais comme si tu travaillais pour toi

 Moi seul ferai la différence

 

 

  Sois fier de l’argent que je gagne

 Rêve que tu le dépenses à ma place

Rêve toujours

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   Eli-Ju, clown rebondissante

  

 

 

 

 

 

Extrait

Eli-Ju : Et alors   ils se sont tous retournés vers moi  tandis que le projecteur m’entourait d’un halo chaud et doux comme la mère que j’avais si peu connue. Est-ce qu’on peut dire qu’un son se retourne vers nous ? Le silence et les petits chuchotements me picotaient la peau de mille petites chatouilles agaçantes et qu’est ce que je pouvais faire ? Je me suis levée et je suis descendue et mes pieds ont foulé la sciure de la piste jusqu’au centre. Et là, j’ai vu que Sofik avait raison : C’était vraiment la meilleure place.

 Chanson de la petite Eli-Ju :

Le feu a brûlé ma maison

Le feu a brûlé ma vie d’avant

Ils ont emmené ma mère malgré mes cris

Je ne l’ai jamais revue

 Le feu a brûlé ma ville

 Le feu a brûlé mon enfance

 Mon père et mes frères ont été vêtus de kakhi

 Je ne les ai jamais revus

 J’avais mal parlé à ma mère

C’est pourquoi le feu est venu sur notre maison

Je n’avais pas écouté mon père

 C’est pourquoi le feu est venu sur notre ville

 Maintenant j’ai quitté ma maison

 J’ai quitté ma ville en ruines

 Mes pas allument des incendies

 Mon regard est une torche impitoyable

 Je voudrais être différente

 Je voudrais être une enfant aux yeux de bleuets

 Je voudrais être une eau qui désaltère

 Je n’ai pas choisi

 Eli-Ju :  En marchant jusqu’à la piste j’avais eu l’intention de chanter une vieille berceuse, à cause du souvenir de ma mère. Et cependant ces mots là étaient sortis  malgré ma volonté. La mélodie s’était filée-tressée toute seule au fond de ma gorge, au fond de mon ventre. Après ma chanson j’entendis quelques sanglots discrets au milieu d’un immense silence. Moi aussi, je pleurai. Je saluai et je pleurai. Encore et encore. J’avais trouvé ma place.

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et la 3e partie, boeuf "textes et musique

 

 

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