carnets de voyage (suite)
en mars, nous avons présenté deux "carnets de voyage"
"Asylniv, pirate intergalactique
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Dans ma musette j’ai des herbes et des racines mais pas encore tout ce qu’il me faut pour rentrer chez moi. Il est encore bien tôt…Je suis sûr que je pourrais vivre ici. J’étais bien naïf quand je suis arrivé. Je croyais que ma planète était la plus belle du monde et ma mémé la plus savante de l’univers. Bon, elle est bien gentille, mais chez vous c’est autrement plus excitant. Réussir ! J’aime ce mot. Je veux réussir. Pas réussir à faire quelque chose, juste réussir. Pas réussir à comprendre, juste réussir. Devenir riche et célèbre. Je vous pardonne bien volontiers de penser que nous sommes tous pareils chez nous. Moi-même , à présent que je suis loin, j’ai ce sentiment…Ici je vais changer, me transformer.. Je vais travailler dur … je serai pareil à vous… Et plus je serai pareil à vous et plus on parlera de moi… (Il enlève son foulard de pirate et le remplace par le haut de forme ou un chapeau melon. Il remplace sa musette par un attaché case.) Voilà. C’est un début. *************************************************************************** CHANSON Si je vends deux fois plus cher
Je fais des bénéfices Si tu me gênes je te pousse Moi d’abord Si je trouve avant tout le monde Je deviens encore plus riche Si tu me gênes je te pousse Moi d’abord Si tu travailles pour moi Fais comme si tu travaillais pour toi Moi seul ferai la différence Sois fier de l’argent que je gagne Rêve que tu le dépenses à ma place Rêve toujours ***************************************************************************
Eli-Ju, clown rebondissante
Extrait
Eli-Ju : Et alors ils se sont tous retournés vers moi tandis que le projecteur m’entourait d’un halo chaud et doux comme la mère que j’avais si peu connue. Est-ce qu’on peut dire qu’un son se retourne vers nous ? Le silence et les petits chuchotements me picotaient la peau de mille petites chatouilles agaçantes et qu’est ce que je pouvais faire ? Je me suis levée et je suis descendue et mes pieds ont foulé la sciure de la piste jusqu’au centre. Et là, j’ai vu que Sofik avait raison : C’était vraiment la meilleure place. Chanson de la petite Eli-Ju : Le feu a brûlé ma maison Le feu a brûlé ma vie d’avant Ils ont emmené ma mère malgré mes cris Je ne l’ai jamais revue Le feu a brûlé ma ville Le feu a brûlé mon enfance Mon père et mes frères ont été vêtus de kakhi Je ne les ai jamais revus J’avais mal parlé à ma mère C’est pourquoi le feu est venu sur notre maison Je n’avais pas écouté mon père C’est pourquoi le feu est venu sur notre ville Maintenant j’ai quitté ma maison J’ai quitté ma ville en ruines Mes pas allument des incendies Mon regard est une torche impitoyable Je voudrais être différente Je voudrais être une enfant aux yeux de bleuets Je voudrais être une eau qui désaltère Je n’ai pas choisi Eli-Ju : En marchant jusqu’à la piste j’avais eu l’intention de chanter une vieille berceuse, à cause du souvenir de ma mère. Et cependant ces mots là étaient sortis malgré ma volonté. La mélodie s’était filée-tressée toute seule au fond de ma gorge, au fond de mon ventre. Après ma chanson j’entendis quelques sanglots discrets au milieu d’un immense silence. Moi aussi, je pleurai. Je saluai et je pleurai. Encore et encore. J’avais trouvé ma place. ******************************************************************
et la 3e partie, boeuf "textes et musique